
Albert Camus, à propos de l’art dans « L’envers et l’endroit »
L’Envers et l’Endroit est le premier livre d’Albert Camus, un recueil d’essais rédigés alors qu’il avait vingt-deux ans, où l’on retrouve les thèmes majeurs de son œuvre. Voici ma revue en citations, sur sa vision de l’art.
« Chaque artiste garde ainsi, au fond de lui, une source unique qui alimente pendant sa vie ce qu’il est et ce qu’il dit. Quand la source est tarie, on voit peu à peu l’oeuvre se racornir, se fendiller. Ce sont les terres ingrates de l’art que le courant invisible n’irrigue plus. […] Pour moi, je sais que ma source est dans l’Envers et l’Endroit, dans ce monde de pauvreté et de lumière où j’ai longtemps vécu et dont le souvenir me préserve encore des deux dangers contraires qui menacent tout artiste, le ressentiment et la satisfaction. » Albert Camus dans La préface de l’édition de 1958 de L’Envers et l’Endroit
« Il n’est pas d’art sans refus ni sans consentement. » Albert Camus dans L’Envers et l’Endroit
« En art, tout vient simultanément ou rien ne vient ; pas de lumières sans flammes. Stendhal s’écriait un jour : « Mais mon âme à moi est un feu qui souffre, s’il ne flambe pas. Ceux qui lui ressemblent sur ce point ne devraient créer que dans cette flambée. Au sommet de la flamme, le cri sort tout droit et crée ses mots qui le répercutent à leur tour. Je parle ici de ce que nous tous, artistes incertains de l’être, mais sûrs de ne pas être autre chose, attendons, jour après jours, pour consentir enfin à vivre. » Albert Camus dans L’Envers et l’Endroit